Un Centre Ville Pour Tous (literally : « A city-center for everybody ») : CVPT
CVPT is an association based in Marseille since 2000. It is mainly constituted of urban planers, architects, sociologists, cultural workers, etc. but also « non-expert » inhabitants are implicated, especially involved in the fight for better living conditions or against urban eviction.
The principal aim of the association lies in the defense and the promotion of the right to the city in Marseille. We refer to a wide definition of « right to the city », including not only « material » aspects of housing and public space, but also dimensions like mobility, cultural identity, transparency and the (conflictual) co-production of the city.
Our work can be distinguished by several levels of action :
- critical analysis of public policies,
- education and mobilisation of local actors on a grassroots level
(coalition meetings, workshops, urban excursions, etc.)
- legal action, media attention, action-research in cooperation with university laboratories.
Since 40 years, Marseille remains one of the last European inner-cities characterized by the presence of a social diverse population. This leads, in terms of housing, use of public space, interactions and activities (especially associations), to living conditions and urban practices invented by low-income groups, often with an immigrant background. However, this is about to change.
Several urban policies aim since the 1980 to redress the city center and to « purge » it from the presence of social and cultural diversity understood as « undesired elements » (associated with poverty, informality, criminality, etc.). We can observe eviction policies and practices pushing "undesired groups and practices" more and more to other parts of the cities, especially in the northern parts.
In other words, if several programs of urban renewal can be distinguished nowadays, they need to be seen as interconnected and entangled on a global level. The city center is the object of an urban renewal program called PPA (in French Projet Partenarial d'Aménagement meaning planning partnership project), this programme will run for the next 15 years.
The working class districts build in the 1960s et 1970s and concentrating nowadays a bunch of social, urban and political "issues", are covered by the national operation called ANRU (National Agency for Urban Renewal).
Finally the operation Euromediteranee, situated in the former industrial harbor district in the western part of the city, focuses on urban renewal as an expansion of the traditional city center (middle-class attractivity, new industries, tourism and urban-event policy, etc.). This operation includes two stages, Euromed 1 (1995-2015) and Euromed 2 (2016-2030). This project is clearly inspired by neoliberal logic, promoting attractiveness and influence (making Marseille "a Euro-Mediterranean capital" (...) to put itself on the economic level of Barcelona and Genoa"), from a metropolitan integration perspective. (Official website of Euroméditerranée: https://www.euromediterranee.fr/actualites/aux-origines-deuromediterranee)
As a starting point, the Fairville Lab Marseille will focus on what we call the « Fringe of Euromed ». It is defined by a multiplication of public and private actors and the overlapping of different urban renewal policies, operations, and spaces.
In this friction zone, we intent on the one hand to observe to what extent these operations reduce or reinforce inequalities and socio-spatial fractures, and the effects of the ambition declared by the public authorities to co-construct the city with its inhabitants.
On the other hand, in the sense of a action-research, we aims to cooperate with different local associative actors in a perspective of coproduction, cooperation and mutual learning according to the principle of "education populaire".
We will focus in the first place on already existing initiatives, which, by the way, can differ largely in terms of participants, mobilisation capacities, and urban/social issues (p.ex. Felix Pyat, Eugène Pottier, Air Bel, Bel Horizon, CHO3). However, we stay sensible to the political dimension of grassroots cooperations. Concerned by values like autonomy and self-representation, we will try to avoid to « speak at the place of » by setting up for instance "atelier populaire d'urbanisme". Our aim lies rather in providing the expertise and competence in questions of urban policy and social mobilisation. And to produce and enlarge our knowledge on processes of urban grassroots mobilisation.
As a result, we stay open minded and reactive to the changing-conditions « in the field », the upcoming of potential new grassroots actors as a result of emerging local conflicts and urban renewal operations.
Le laboratoire Fairville de Marseille : Présentation
Un Centre Ville Pour Tous est une association basée à Marseille depuis sa création en 2000. Ses membres sont principalement urbanistes, architectes, sociologues, travailleurs culturels, etc. Mais ce sont aussi des habitants « non experts » impliqués, notamment, dans la lutte pour de meilleures conditions de vie ou contre les expulsions. Le but principal de l'association est la défense et la promotion du droit à la ville, à Marseille. En s'appuyant sur une définition large du concept de « droit à la ville », notre association englobe non seulement les aspects matériels du logement et de l'espace public, mais aussi des dimensions comme la mobilité, l'identité culturelle, la transparence et la coproduction (conflictuelle) de la ville.
Notre travail se distingue par plusieurs niveaux d'actions :
- analyse critique des politiques publiques,
- formation et mobilisation des acteurs locaux des quartiers populaires
(réunions inter-associations/collectifs, ateliers populaires d'urbanisme, balades urbaines, etc.)
- action en justice, couverture médiatique, recherche-action en collaboration avec des laboratoires universitaires.
Depuis 40 ans, Marseille demeure l'une des dernières métropoles européennes caractérisées par la présence d'une population socialement diversifiée. Cela se traduit, en termes de logement, d'usage de l'espace public, d'interactions et d'activités notamment associatives, par des conditions de vie et des pratiques urbaines inventées par des groupes à faibles revenus, souvent issus de l'immigration. Cependant, cela est sur le point de changer ...
Plusieurs politiques urbaines visent depuis les années 1980 à "reconquérir" le centre-ville et à le « purger » de la présence de cette diversité sociale et culturelle, entendue comme « éléments indésirables » (associés à la pauvreté, à la marginalité, à la criminalité, etc.). On observe des politiques et des pratiques d'expulsion qui poussent de plus en plus loin « des groupes et des pratiques" du centre-ville, en particulier dans les quartiers nord.
En d'autres termes, si l'on peut distinguer aujourd'hui plusieurs programmes de rénovation urbaine, il faut les considérer comme interconnectés et enchevêtrés à l'échelle de la ville voire de la métropole.
Le centre-ville fait l'objet d'un programme de rénovation urbaine appelé Projet Partenarial d'Aménagement au long cours puisqu'il couvre une période de 15 ans.
Les quartiers ouvriers construits dans les années 1960 - 1970, appelés les cités, concentrent aujourd'hui des problématiques sociales, urbaines et politiques dont le traitement est confié à l'Agence Nationale pour la Renovation Urbaine (ANRU) dans le cadre d'une opération nationale issue du nouveau programme de renouvellement urbain.
Enfin, l'opération Euroméditerrannée, située dans l'ancien quartier portuaire industriel de la partie ouest de la ville, se concentre sur la rénovation urbaine comme une extension du centre-ville traditionnel (attractivité de la classe moyenne, nouvelles industries, politique touristique et événementielle urbaine, etc.). Cette opération comprend deux tranches, Euromed 1 ( 1995-2015) et Euromed 2 (2016-2030). Ce projet est clairement inspiré par les logiques néolibérales, promouvant l'attractivité et le rayonnement (faire de Marseille "une capitale euro-méditerranéenne" (...) pour se mettre au niveau économique de Barcelone et Gênes"), dans une perspective d'intégration métropolitaine. (Site officiel de Euroméditerranée : https://www.euromediterranee.fr/actualites/aux-origines-deuromediterranee)
Comme point de départ, le Fairville Lab Marseille se concentrera sur ce que nous appelons les franges d'Euromed. Ce projet urbain se définit par une multiplication d'acteurs publics et privés et le chevauchement des différentes politiques, opérations et espaces de rénovation urbaine.
Dans cette zone de friction, nous entendons d'une part observer dans quelle mesure ces opérations réduisent ou renforcent les inégalités et les fractures socio-spatiales, et les effets de l'ambition déclarée des pouvoirs publics de co-construire la ville avec ses habitants.
D'autre part, dans le sens d'une recherche-action, nous visons à coopérer avec différents acteurs associatifs locaux dans une perspective de coproduction, de coopération et d'apprentissage mutuel suivant les principes de l'éducation populaire.
Nous nous concentrerons d'abord sur des initiatives déjà existantes, qui peuvent d'ailleurs être très différentes en termes de participants, de capacités de mobilisation, de problématiques urbaines/sociales (p. ex. Felix Pyat, Eugène Pottier, Air Bel, Bel Horizon, CHO3).
Cependant, nous restons sensibles à la dimension politique des coopérations. Soucieux de valeurs comme l'autonomie et l'auto-représentation, nous essaierons d'éviter de « parler à la place de ».
Notre objectif vise à enrichir l'expertise et la compétence de nos partenaires en matière de politique urbaine et de mobilisation sociale.
Et produire et élargir nos connaissances sur les processus de mobilisation urbaine populaire.
De ce fait, nous restons ouverts et à l'écoute afin d'être réactifs aux changements pouvant intervenir sur le terrain, l'arrivée de nouveaux acteurs de terrain potentiels émergeant des conflits locaux et des opérations de rénovation urbaine.
